- Debrief: Semaine 1 – De la France à l’Italie
- Débrief: Semaine 2 – Italie, Slovénie, Croatie
- Débrief: Semaine 3 – Les Balkans à petite vitesse
- Focus sur le burek
- Débrief: Semaine 4 – Entre Carpates et Mer Noire
- Débrief: Semaine 5 – La grande traversée
- Débrief: Semaine 6 – Vers le large
- Débrief: Semaine 7 – Premiers pas dans l’Atlantique Nord
- Débrief: Semaine 8 – Islande: Cap vers les fjords de l’Ouest
- Débrief: Semaine 9 – Islande: L’aventure du Nord-Ouest
- Débrief: Semaine 10 – Islande: L’ouest touristique et Landmannalaugar
- Débrief: Semaine 11 – Islande et Féroés : Ce n’est qu’un au revoir
- Débrief : Semaine 12 – Norvège : Bergen et le Hardanger
Jour 46: De Dettifoss à Mývatn
Aujourd’hui la tempête s’est calmée et la météo semble plus clémente. Nous partons donc sereinement vers le sud à travers la cahoteuse route 864. Celle-ci file le long de la rivière Jökulsá côté Est, et nous offre une joyeuse impression d’être seuls au monde. La piste parsemée de cailloux de part et d’autre s’étend à perte de vue, avec en trame de fond, de petits pics montagneux et la silhouette majestueuse du mont Herdubreid. Il n’y a pas de goudron et les nombreux culs de poule nous forcent à ralentir l’allure par moment. Ça reste toujours mieux que la route côté Ouest qui est réservée aux 4×4 et semble en mauvais état même pour eux!
Notre premier arrêt se fait à Hafragilsfoss: Petite sœur de Dettifoss, c’est une bonne mise en bouche avant de voir sa grande soeur 2 km plus loin. L’avantage est que la plupart des touristes ne font pas ces 2 km. L’endroit est assez calme et nous disposons d’un vaste panorama sur le profond canyon creusé par la rivière.
Après avoir bien profité du paysage, nous poursuivons notre chemin vers notre prochaine étape. Quelques kilomètres plus tard et nous voilà face à la chute d’eau la plus puissante d’Europe! L’arrivée sur le lieu est impressionnante. Il faut prendre un petit chemin au milieu des cailloux en contrebas du parking mais déjà le bruit assourdissant annonce quelque chose de grandiose. Une descente et une montée plus tard, nous sommes nez à nez avec ce puissant monstre fait de roche et d’eau crachant quelques 200 mètres cubes par seconde! Charriant beaucoup de roches et de boue, l’eau de Detifoss est trouble et de couleur marron. L’architecture du site nous permet de nous rapprocher au plus prés de la chute d’eau et l’effet est garanti. Arrivés en haut de la cascade, on se rend compte qu’elle n’est pas bien haute ni très large. Elle ne fait que 44m de haut et 100m de large et pourtant quel débit! Son bruit et sa bruine nous raccompagneront jusqu’au parking, le visage humide, et des souvenirs plein la tête.
Après avoir déjeuné dans un coin plus calme, nous rejoignons la route n°1 en direction de la montagne Námafjall (littéralement: la montagne de la mine). C’est une petite montagne à la couleur rouge-orangée donnée par la présence de soufre. Celui-ci a été exploité par le passé, mais maintenant le site accueille une centrale géothermique. Tigrou et Zazou ont bien l’intention de grimper en haut de cette montagne mais pour cela, un petit arrêt s’impose à Hverarönd (littéralement: sources chaudes des canards). L’endroit sent assez fort mais rien d’insupportable. Une odeur qui ressemble vaguement à de l’œuf pourri dont on fait rapidement l’impasse pour se concentrer sur ce que nous avons sous les yeux! C’est un ensemble de sources d’eau chaude, de fumerolles et de solfatares disséminés au pied de la montagne Námafjall. La fumée qui s’échappe des entrailles de la terre nous laisse un peu sans voix. Il est effectivement extrêmement rare d’assister à un tel spectacle de la nature. Les couleurs varient entre le noir de la lave, le gris de la pierre, le jaune du souffre, le blanc du calcaire et certains dégradés créés par tout ce mélange. C’est vraiment étonnant et on ne sait pas par où commencer. Comment ces fumeroles se sont formés? Pourquoi ici? Comment ces bains de boue peuvent bouillonner contrastant ainsi avec la faible température extérieure?…
Nous mettons nos questions de côté et tentons de faire la petite randonnée (mentionnée sur notre guide des randos) qui mène au sommet du Námafjall. Il parait que la vue vaut le détour et puis nous aimerions avoir moins de touristes sur le site à notre retour. Nous nous sommes déjà bien éloignés de la voiture et nous sommes au départ de la rando mais nous n’avons pas les chaussures adéquates. N’ayant pas envie de retourner jusqu’au parking on décide de se la faire en mode « warrior ». De toute façon ce n’est pas une randonnée de 3 jours alors ça devrait aller! Et finalement non, ça ne l’a pas fait du tout… Le chemin est très pentu et recouvert d’une petite pellicule de sable/poussière qui le rend extrêmement glissant. Nous croisons un premier marcheur qui descend, au moment de lui dire bonjour Tigrou glisse une première fois en posant un genou à terre sans dommage: c’est un avertissement sans frais. Nous nous faisons doubler par un second marcheur et celui ci monte. Il n’a pas de chaussures de randonnée non plus, nous voila rassurés! Nous l’observons faire son ascension avec grande difficulté tout en poursuivant la notre. Au bout d’un moment, le marcheur fini par s’assoir par terre et à ramper pour ne pas glisser jusqu’au bas de la montagne : Il est temps pour nous de rebrousser chemin. En redescendant prudemment (Zazou en petite foulée) nous croisons un couple d’Italiens que nous mettons en garde: « E molto pericolo ».
C’est alors que Zazou – happée par la forte pente de la descente – se met à accélérer sa course. Nous avons déjà fait un bon tiers du chemin et l’arrivée n’est pas bien loin. Mais, évidemment au premier virage c’est le drame et la course se termine par une magnifique tête plongeante dans les graviers! L’adrénaline de la petite foulée est aussitôt remplacée par la douleur aux mains et surtout au genou. Il n’y a pas que Zazou: même le pantalon, pourtant haut de gamme, y aura laissé la peau. Zazou se relève avec le genou et les mains en sang. Tigrou à la vue de ce spectacle vient la secourir et l’aide à marcher.
Heureusement nous ne sommes pas loin de Bourriquet et nous finissons le trajet clopin-clopant avant de sortir la trousse de premiers secours. Nous désinfectons rapidement et faisons un pansement mais ça risque de prendre un peu de temps à cicatriser car pas mal de peau est restée sur la montagne…
Comme l’après-midi n’est pas encore terminée, nous allons voir la grotte de Grjótagjá. Elle est située sur la faille qui sépare Europe et Atlantique et abrite une source d’eau chaude. Cette grotte est célèbre pour avoir été le lieu de tournage d’un épisode de Game of Thrones. Contrairement à ce qu’on pourrait penser en regardant la série, la grotte est très petite et assez exiguë avec des rochers partout. Il n’est d’ailleurs pas aisé de se tenir debout à l’intérieur. Pour le tournage ils ont surement fait une structure au sol pour que acteurs puissent bouger… D’ailleurs, la cascade est juste le fruit d’un montage et n’existe pas en réalité. Malgré cela, l’eau chaude et bleu turquoise fait de cette grotte un très bel arrêt si vous passez par là! Nous avons envie de nous glisser dans cette eau et de nous prélasser à l’abri des regards indiscrets. Malheureusement la baignade y est interdite car il n’est pas facile de contrôler la température de l’eau… Il y a même eu des personnes qui ont subies des brulures lorsque la baignade était encore ouverte. La grotte vaut le détour aussi pour son environnement proche. Entourée d’énormes rocher on peu observer ici le rift entre les deux plaques tectoniques avec une jolie vue sur les profondeurs de notre terre. Tigrou, avec ses deux jambes entières, s’amuse même à sauter d’un côté à l’autre en zigzagant. Zazou quand à elle restera non loin du parking pour prendre des photos…
Nous repartons à la recherche d’un lieu pour dormir, et il n’y a pas de camping dans le réseau de la camping-card dans le coin. Le plus proche se trouve plus au nord à Heiðarbær sur la route de Húsavík, haut lieu de l’observation des baleines. Comme il n’est pas trop tard, nous décidons de pousser jusque là-bas pour tenter notre chance et voir ces cétacés.
Armée de ses petites jumelles (trouvées il y a fort longtemps lors d’une randonnée dans les Pyrénées), Zazou voit en premier (ou pense voir car c’est difficile d’en être sûr…) un bouillonnement qui pourrait bien en être une. Tigrou lui reste sur sa faim.
Le soleil se couchant, nous rentrons au camping. Celui-ci est immense et bien rempli. Ça se voit que nous sommes proches d’un lieu très touristique… Nous faisons notre logistique habituelle (Charger l’eau, souper, ranger …) et hop au dodo. Tigrou devra se faire tout petit dans un lit déjà pas bien grand pour ne pas s’approcher de trop près du genou de Zazou encore douloureux. La tache s’annonce très compliquée!
Objectif du lendemain: Le lac Mývatn
Jour 47: Autour du lac Mývatn
Ce matin, nous refaisons le trajet en sens inverse. Notre première étape sera Hverfjall (la montagne de la source chaude). Ce volcan de 250m de haut pour un diamètre de 1200m serait apparu en une seule éruption il y a 2500 ans. Une piste nous mène jusqu’à un parking situé au pied du volcan. A partir de là un sentier monte sur la crête à travers les graviers. Le cône de cendres noires est très régulier ce qui le fait fortement ressortir du paysage. Autour de nous un paysage lunaire digne d’une fin du monde, et l’ambiance qui règne donne une atmosphère particulière. Le vent violent soulève des kilos de poussière et repousse les marcheurs dans leur ascension. Ces derniers avancent très lentement pour tenter de faire face au vent et ainsi atteindre le somment du volcan. A croire qu’un esprit maléfique n’accorde l’arrivée au sommet qu’aux marcheurs les plus vaillants. Nous tentons notre chance, Tigrou avec ses deux jambes et Zazou avec sa jambe et demie, sans l’aide de bâtons de rando… La montée est assez pénible et nous prenons des bourrasques de poussière accompagnées de petits particules de sable qui se retrouvent dans nos yeux nos oreilles et même dans notre bouche… La force du vent soulève le sable avec une grande vitesse et ce dernier vient se jeter avec violence contre le peu de peau qui reste à découvert: le visage. Saviez vous que pour avoir un effet délavé sur les jeans les industriels utilisent un processus qui consiste a balancer du sable à toute vitesse sur le tissu ? Le frottement des grains de sable avec le tissu éclate les fils petit à petit grâce à la force du jet et crée un effet décoloré. Eh bien nous avons l’impression d’être dans une de ces machines géantes… Et ça fait mal à la peau! De plus, la pauvre Zazou avec sa jambe abimée se traine la patte et a du mal à faire face au vent, mais elle finit quand même par arriver en haut.
La vue sur l’intérieur du volcan est splendide. Malheureusement il est difficile de tenir debout avec le vent qui a redoublé d’intensité depuis que nous avons atteint la crête. Nous avions envisagé de faire le tour : une marche d’une petite heure semble-t-il, mais le projet à vite été abandonné. Un rapide coup d’œil au panorama (qui vaut vraiment le coup) et nous redescendons nous mettre à l’abri dans Bourriquet.
En passant par le village de Reykjahlíð nous nous arrêtons au centre d’information et visitons le magasin qui le jouxte. Nous y achetons du hverabrauð (une sorte de rúgbrauð) et de la truite fumée. Le rúgbrauð est un pain dont la pâte est mise dans un récipient qui est ensuite enterré. Il cuit pendant plusieurs heures grâce à la chaleur du sol. Le hverabrauð est un rúgbrauð qui en plus d’être enterré est cuit à proximité d’une source d’eau chaude. Ce type de pain n’a pas de croute, il est noir et très dense avec un petit goût sucré. La texture et le gout peuvent s’apparenter à certains pains d’épices artisanaux de chez nous, mais avec moins d’épices. Il faut faire des tranches pas trop épaisses, les tartiner d’un petit peu de beurre et là on se régale! C’est vraiment une belle découverte. La truite (ou l’omble chevalier on ne sait pas vraiment ce que c’était) quand à elle est très fumée, Le fumage a été poussé à tel point que nous avons l’impression de manger de la cendre… Pour le prix c’est un peu dommage !
Après ce bon repas nous allons nous dégourdir nos 3 jambes et demies et cherchons un petite balade à faire. Direction le champ de lave de Dimmuborgir pour une petite marche de digestion. Le long de la route, nous sommes impressionnés par les coulées de lave qui s’arrêtent brusquement et laissent place à une végétation verte, fertile, et même fleurie par endroit. Nous pouvons bien distinguer les vagues refroidies de lave et devinons le chemin qu’elle a pu emprunter. En fermant les yeux nous avons l’impression de revivre les catastrophes naturelles ayant survenu il y a des milliers d’années. Le spectacle est sans pareil et nous poursuivons notre chemin au milieu de cette nature sur-réaliste. Ce contraste de lave noire refroidie enrobée de fleurs violettes et de touffes d’herbes restera définitivement dans nos esprits.
Arrivés à Dimmuborgir, les chemins sont plutôt faciles à emprunter, ce qui n’est pas plus mal pour notre Zazou. Nous observons tout le long de la balade des structures étranges formées par la lave, en particulier des sortes de « colonnes » qui s’élèvent du sol. Ce phénomène serait dû à un refroidissement inégal du lac de lave: de l’eau remontant à travers les mètres de lave aurait fait refroidir celle-ci plus rapidement. La surface de lave s’étant ensuite effondrée, les colonnes sont restées.
Nous continuons ensuite notre petit tour du lac Myvatn (littéralement : le lac des mouches) vers les pseudos-cratères de Skútusstaðir. Nous ne savons pas trop ce qu’est un pseudo-cratère mais allons jeter un coup d’œil pour satisfaire notre curiosité. Le déplacement en vaut définitivement le détour. Nous arrivons sur un champ parsemé de petites collines, faites de terre et d’herbe, en forme de cratères. Les formations coniques sont presque parfaites. Bien arrondis et peu profonds, les pseudo cratères ne sont pas considérés comme de vrais cratères car ne disposant pas de cheminées magmatiques (avec montée de magma). Voici comment ce phénomène a apparu : une éruption volcanique a fait couler de la lave sur un lac se trouvant à cet endroit. La lave chaude coule et au contact avec l’eau se solidifie mais ne refroidit pas complètement. Cette dernière alors continue à faire chauffer l’eau du lac emprisonnée sous elle. L’eau entre en ébullition avec la chaleur et la lave ne laisse pas échapper la vapeur. Au bout d’un certain temps la pression devient trop grande et une explosion se produit: le terme technique c’est une explosion phréato-magmatique. Et voila, nous avons des beaux cratères mais qui ne risquent pas de nous envoyer de la lave ou d’entrer en éruption! Et cela pour le plus grand plaisir des promeneurs qui peuvent marcher sur le flan des pseudo cratères, en faire le tour, et même y descendre. Pour nous ce ne sera rien de tout ça, on se contentera d’observer de loin le phénomène et d’en prendre quelques clichés souvenirs. Il parait que les mêmes phénomènes ont été observés sur la planète Mars, mais que les plus grands et plus beaux pseudo-cratères terriens sont ceux que nous avons sous les yeux. Nous avons donc beaucoup de chance de voir ça de si près !
Riches de toutes ces découvertes, nous décidons de poursuivre notre exploration des terres ici et d’avancer un peu dans notre voyage. Nous avons envie de croquer l’Islande à pleines dents et ne voulons pas passer une nuit de plus dans le même camping. Nous prenons la route 1 plus vers l’Est jusqu’à Möðrudalur et le camping de Fjalladýrð. En quittant la route 1, nous somme immédiatement transportés dans un monde parallèle vide de toute vie humaine. Nous sommes seuls au monde au milieu d’un désert de cailloux avec, en trame de fond, les ombres de courtes pointes des massifs montagneux. Le mont Herdubreid veille sur cette plaine qui est très peu acceuillante. Si le monde à un bout, il est peut-être à la fin de cette route! L’ambiance est spéciale et nous continuons à avancer dans ce no-mans-land où nous ne croisons même pas de moutons – qui pourtant sont plus nombreux que les habitants de ce pays – .
Le camping propose des tours en hélicoptères mais à moins de revendre Bourriquet nous ne voyons pas trop comment faire! 🙂
Objectif du lendemain: Finir le tour Mývatn et remonter vers le Nord.
Jour 48: Autour du lac Mývatn
Le lendemain, nous reprenons la route dans l’autre sens, en profitant pour immortaliser le souvenir de ce désert si dérangeant et si hostile. A notre surprise, ce matin nous croiseront un solitaire petit troupeau de chèvres. Les photos nous rappelleront les émotions qui nous ont traversées en prenant cette route la veille.
Une fois la route 1 retrouvée, nous rejoignons à nouveau la région du lac Mývatn. C’est qu’ici il y a beaucoup à voir! Nous faisons un premier arrêt pour admirer la centrale géothermique de Kröflustöð et ses installations dignes d’une base martienne. Des fumées s’échappent du sol laissant des restes de poudre blanchâtre et grisâtre par moment. Le champ est jonché de tuyaux qui partent dans tous les sens et gâchent un peu la beauté du paysage. Tout proche de la centrale se trouve une douche sur un parking. Elle est alimentée en eau chaude géothermique et elle coule sans arrêt: c’est la douche éternelle. C’est assez amusant de trouver ça ici, au milieu de nulle part! Toute cette zone se trouve autour du volcan Krafla qui est un des plus actifs d’Islande: la dernière éruption date de 1984.
Pour mieux admirer les résultats de l’éruption du Krafla, nous allons prendre de la hauteur sur le cratère Viti. Cette fois ci c’est un vrai cratère que nous vous présentons! Pour accéder tout en haut, une route goudronée est à disposition et nous pouvons le faire en voiture. Nous sommes d’ailleurs contents de cela car Zazou ne peux pas beaucoup marcher. Viti est un cratère d’explosion qui date de 1724. Il s’est rempli d’une belle eau turquoise qui tranche avec son nom (Viti veut dire « Enfer » en islandais). Et comme prévu, du haut du cratère on peut voir le champ de lave du Krafla s’étendant à perte de vue.
Zazou a toujours mal au genou et nous nous arrêtons à la maison de santé de Reykjahlíð pour voir un médecin. Malheureusement il n’y en a pas de garde. A cette heure ci, on ne peut consulter que des infirmières. La réceptionniste après avoir écouté le récit sur la chute de Zazou, nous conseille de plutôt aller voir un médecin. Comme nous avons prévu d’aller jusqu’à la grande ville d’Akureyri nous décidons sur ses conseils d’aller aux urgences là-bas. Aussi nous reprenons la route 1 vers l’ouest.
Nous nous arrêtons rapidement à la cascade de Goðafoss (la chute des dieux). Selon la légende, le chef Þorgeir Ljósvetningagoði dans son désir de convertir les Islandais au christianisme y aurait jeté les statues des dieux nordiques. Les faits se seraient produits il y a 1000 ans.
La cascade est très jolie, mais proche de la route 1, tous les cars de touristes s’y arrêtent et le lieu est très fréquenté. Ne pas hésiter à attendre un peu: les bus ne restant pas longtemps, il est possible avec un peu de patience d’être relativement tranquille.
Un peu plus loin sur la route 1 nous rejoignons Akureyri. Surnommée « la capitale du nord », c’est la deuxième ville du pays avec plus de 18 000 habitants. Elle a une allure de mégalopole par rapport à ce que nous avons vu jusque là! Dès l’entrée de la ville, nous sommes surpris, au premier feu de circulation, par un petit cœur signalant l’arrêt. Il semblerait que les habitant de la ville aient fait changer la forme du feu lorsqu’il est rouge, en remplaçant le traditionnel rond rouge en petits cœurs. Ceci aurait eu lieu lors de la violente crise économique que le pays a subit en 2008. L’objectif de la manœuvre étant de rendre le sourire aux locaux et de leurs donner une lueur d’espoir pour la suite. La crise s’en est allée, et les cœurs sont toujours là au grand plaisir des visiteurs.
Nous suivons donc les panneaux Hôpital jusqu’aux urgences où nous sommes reçus très rapidement. Le médecin est un interne très gentil mais qui n’a pas l’air d’être le haut du panier… Heureusement il appelle à l’aide une amie infirmière qui a l’air d’en savoir plus que lui. La conclusion est qu’il n’y a rien de cassé, il faut juste que la peau se refasse et que ça cicatrise. Ils donnent à Zazou un pansement « high-tech » en préconisant de le changer tous les deux jours. De plus : interdiction de se baigner !
Aussitôt sortis de l’hôpital, nous partons à la recherche des pansements mais ils s’avèrent difficiles à trouver. Nous avons encore deux jours pour le changer donc nous arrêtons nos recherches et allons faire quelques courses dans un vrai super marché. Nous n’avons pas pu résister aux odeurs de poulet rôti du rayon traiteur et nous en ramenons un avec nous pour un bon diner! Maintenant il faut trouver un camping pour aller déguster tout ça tant que c’est chaud. Nous remontons plus au nord et nous dirigeons vers le camping Húsabakki près de Dalvik. Le camping est très agréable, douche spacieuses (et gratuites ce qui est rare ici!), les machines à laver sont abordables, … le meilleur camping que nous ayons fait depuis le début du séjour en Islande. De plus nous avons une magnifique vue sur les montagnes enneigées, et juste à 100 mètres, le départ d’une petite balade qui contourne un lac et longe un circuit pédagogique d’observation des oiseaux. Nous croisons un couple de français qui ont un fourgon 4×4. Ce sont des habitués de l’Islande et nous échangeons longuement sur les choses à faire. Nous repérons aussi au bout du camping un camion 4×4 de Belges qui étaient avec nous sur le ferry. Il est magnifique et donne vraiment envie d’aller voir l’intérieur, mais nous n’osons pas aller frapper à leur porte pour voir dedans!
Objectif du lendemain: trouver les pansements pour Zazou et faire des lessives car ça s’accumule et nous manquons de place!
Jour 49: Logistique
Au réveil, nous apercevons le camion des Belges en train de faire le plein d’eau. L’occasion est trop bonne et nous allons discuter avec eux l’air de rien. De fil en aiguille, nous montons visiter l’intérieur qui est juste magnifique. Il est beaucoup plus gros que Bourriquet, ça c’est sûr, mais ce n’est pas non plus la même autonomie: centaines de litres d’eau, grosses batteries, douche et WC à l’intérieur, four à gaz, machine à laver, … Ils ont équipé l’ensemble eux même sur la base d’un camion 4×4 et d’un caisson frigorifique afin de traverser l’Afrique du Nord au Sud. Ca fait rêver et pourrait tout à fait remplacer un (petit) appartement.
A peine les Belges partis, nous retournons à la réalité et partons faire nos lessives. Pendant que le linge sèche, nous retournons à Akureyri faire le tour des pharmacies. Nous trouvons finalement les fameux pansements mais à un prix … islandais! 5 pansements pour la modique somme de 56€! A ce prix là ils peuvent être high tech!
Nous quittons la ville en direction de notre camping. Ce faisant nous croisons une curieuse enseigne représentée par un gros cochon rose avec une queue en tire bouchon. On nous en avait déjà parlé, il s’agit d’un magasin de discount alimentaire un peu du genre de Lidl. Dès l’entrée nous voyons des rayons désordonnés et à moitié vides, avec une horde de consommateurs se pressant partout dans le magasin. Une grande effervescence règne, et y a tellement de monde que cela crée des bouchons de cadis dans toutes les allées. Il est donc difficile de circuler. Parfois il faut jouer des coudes pour s’approcher de près de certains produits et deviner ce que c’est. Le magasin est pourtant un grand hangar où il semble y avoir beaucoup d’espace. Nous observons ce phénomène avec beaucoup de curiosité et nous nous penchons sur une étude du marché pour comprendre la frénésie acheteuse qui touche toutes ces personnes. Zazou à la fâcheuse manie de regarder les prix de tous les produits de consommation qu’elle achète en comparant les différentes enseignes et même les différents pays. Elle dit que cela lui permet de mieux comprendre les pays qu’elle visite lorsqu’elle comprend ce qu’ils consomment. Et puis ça donne une bonne idée sur le niveau de vie… Bref, cela nous est bien utile finalement car selon son benchmark nous nous trouvons dans le magasin le moins cher d’Islande. Les prix sont jusqu’à 5 fois inférieurs à là où nous avions fait nos courses prés de Myvatn. Aussitôt, nous sommes happés par le mouvement et faisons le plein de courses à notre tour avec ce qui reste sur les étalages. Il y a deux choses à noter chez Bonus : Le rayon frais n’est pas un rayon frais mais une gigantesque chambre froide à taille humaine. Nous n’avons d’ailleurs pas pu y pénétrer sans nos doudounes et polaires. Pensez donc à vous couvrir ! Ensuite Les tarifs sont certes moins chers que partout ailleurs dans le pays, mais ce n’est tout de même pas moins cher qu’en France. Nous dirions que le panier moyen devrait couter 30 % de plus que dans un magasin type carrefour (à la louche).
Les placards bien chargés, (et ce fut laborieux heureusement que Tigrou est un champion de Tetris), nous retournons au même camping pour récupérer le linge et y passer une seconde nuit.
Objectif du lendemain: continuer vers l’ouest
Jour 50: Tröllaskagi
Nous prenons le matin la route 76 qui fait le tour de la péninsule montagneuse de Tröllaskagi. Peu d’endroits méritent un arrêt prolongé: ici l’intérêt c’est la route. En effet celle-ci serpente entre mer et montagne et nous offre de jolis panoramas puis traverse plusieurs longs tunnels creusés dans la roche. Une fois arrivé du côté ouest de la péninsule, le relief s’aplanit un peu et nous bifurquons de la route pour aller visiter le visage de Hólar.
Hólar n’a plus l’importance qu’elle avait jadis. Ancien centre épiscopal pour l’Islande du nord au moyen-âge, la ville était un important centre culturel et universitaire. Aujourd’hui elle héberge une université agricole. Des petits fascicules disponibles à l’accueil de l’université proposent un petit tour du village et de ses principaux éléments: maison en tourbe, cathédrale, réplique du bureau de l’évêque, … Le village est tout petit mais le tour est vraiment divertissant et il faut saluer la création du petit fascicule qui donne l’impression de faire un jeu de piste!
Nous terminons la route jusqu’à Skagaströnd où nous nous installons pour la nuit. Il y a dans cette ville un restaurant qui semble abordable et nous décidons d’y aller déjeuner le lendemain.
Objectif du lendemain: faire un resto sans se ruiner.
Jour 51: Péninsule de Vatnsnes
Après le petit-déjeuner, nous partons par la route qui longe l’océan au nord: elle n’est recommandée sur aucun guide mais nous ne voulons pas trop nous éloigner pour être là pour midi au restaurant.
Comme on pouvait s’en douter, la route – non goudronnée – n’est pas extraordinaire mais reste plaisante et nous donne l’occasion de voir quelques chevaux. En effet, nous arrivons dans une région ou l’élevage est une activité importante.
Comme prévu, nous revenons au restaurant et trouvons un bus garé sur le parking : mauvais signe… En effet, la salle arrière (celle où se trouve le buffet que nous convoitons) est bondée. Le patron nous accueille et nous dit que pour 2500Kr (Environ 20€) on peut profiter du buffet et des soupes. Au moment d’aller nous servir, Tigrou se fait taper sur l’épaule par la guide du groupe qui dit que le buffet est réservé à son groupe. Nous allons retrouver le patron et après discussion il nous dit qu’il ne pensait pas que la guide ferait d’histoires (le buffet est grand et largement assez grand pour tous). Pour arranger les choses il propose de nous ramener la soupe directement depuis la cuisine. Nous pourrons aller nous servir au buffet une fois le groupe parti.
Aussitôt on nous amène des assiettes creuses et une grande casserole de soupe d’agneau. Le serveur nous annonce cette fois ci un autre prix : 1500Kr (Environ 12€) ! Dans notre casserole, Il y a plus de viande que de bouillon. Sans doute désolé du problème avec la guide, nous avons droit à double ration de viande. Aussitôt la casserole terminée on nous la ramène re-remplie ! La soupe est vraiment excellente, très goûtue et très nourrissante aussi. Ça nous réchauffe tout le corps et en hiver ça doit être très efficace ! Quand le groupe s’en va, nous en sommes déjà à la troisième casserole de soupe et rassasiés. Nous allons quand même faire un tour du buffet, mais celui-ci ne nous inspire pas trop et nous terminons par un dernier bol de soupe ! Au moment de passer à la caisse nous nous en tirons avec 3000Kr (Environ 24€) pour deux. Rapport qualité prix imbattable et bien meilleur marché que les menus normaux (sans buffet spécial groupe). Même si la guide n’était pas très agréable, nous avons eu de la chance de tomber sur ce groupe…
Nous retrouvons Bourriquet le ventre bombé et mettons le cap plus à l’ouest vers la péninsule de Vatnsnes. Sur le chemin nous décidons de nous arrêter à Kolugljúfur, une petite cascade au fond d’un canyon. Un petit pont dont on peut sentir les mouvements dus au vent enjambe le tout. En y allant, nous croisons un troupeau de chevaux mené par ses cow-boys (cow-girls plutôt en l’occurence).
Le lieu autour de la cascade est petit mais peu fréquenté et le passage du pont impressionnant. C’est un petit détour agréable qui change de la route principale.
Nous arrivons enfin à Hvammstangi, sur la péninsule de Vatnsnes. On peut y trouver le centre islandais sur les phoques et nous y demandons le meilleur endroit pour les observer. On nous indique 3 endroits sur la carte, toutes le long de l’unique route qui fait le tour de la péninsule. Mais attention, on nous répète plusieurs fois qu’il n’est pas garanti d’en voir. En plus, nous sommes à marée haute ce qui est le moment ou les phoques partent chasser, ils risquent donc de ne pas être proche du rivage… La marée basse étant après minuit, nous partons quand même jeter un coup d’oeil.
Au final les sites sont indiqués par des panneaux avec des petits phoques donc impossible de les louper en conduisant. Dès le premier arrêt, nous apercevons un beau camion camping-car mais nous ne sommes pas venus pour ça. Un chemin descend vers la mer à travers une petite prairie occupée par quelques moutons. Arrivés en bas, nous voyons nos premiers phoques avachis sur des rochers à quelques dizaines de mètres du rivage. Nous ne les voyons que de loin et même avec les petites jumelles de Zazou il est difficile de bien les voir.
Tout de même contents d’en avoir vu, nous filons vers le deuxième point d’observation situé plus au nord. Il s’agit d’une ferme qui est connue pour avoir été le lieu du dernier meurtre en Islande ayant provoqué une exécution publique. Une fois arrivés, c’est un festival de centaines voir de milliers de sternes arctiques qui nous accueille. Ils doivent nicher tout autour et font sans cesse des aller/retours le bec plein de nourriture. Tigrou reste faire des photos des oiseaux pendant que Zazou s’aventure plus proche du rivage pour démarrer la balade menant aux phoques. Alors qu’elle avançait tranquillement dans le chemin, quelques sternes arctiques prennent Zazou pour cible et l’attaquent en criant pour la repousser. L’attaque dure plus d’une minute et les sternes redoublent d’effort pour effrayer Zazou. Ils lui tournent autour et la survole de très prés puis s’arrêtent par moment en vol juste au dessus de sa tête. On se croirait dans un remake du film « les oiseaux » de A.Hitchcock. La violence de ces sternes est sans précédent pour nous, et l’autre centaine d’oiseaux qui se déchainent dans le ciel ne sont pas pour nous rassurer. Zazou réussi difficilement à se tirer de ce guet-apens et part se réfugier dans les bras de son Tigrou qui n’a rien vu de la scène.
Nous reprenons le chemin à deux cette fois ci. Zazou n’est pas sereine du tout, mais comme il parait que les Sternes s’attaquent seulement à la personne la plus grande, cette dernière est à l’abri tant que Tigrou reste à côté ! Un peu plus loin nous découvrons des petits nids fabriqués en bois et colorés parsemés un peu partout et camouflés par des touffes d’herbe. Il s’agit en fait des nids de canards eider que les Islandais leurs mettent à disposition pour ensuite pouvoir récolter le duvet entourant le nid.
Après quelques dizaines de mètres le long du rivage, nous arrivons à une petite cabane hébergeant deux paires de jumelles. Face à elle un rocher avec quelques phoques. Cette fois-ci, ils sont un peu plus près et les jumelles grossissent beaucoup donc on voit mieux les détails de leur pelage. On peut d’ailleurs voir que leur peau est très claire au niveau du ventre et va en s’assombrissant en allant vers le dos. Elle passe par une couleur brun foncé avec une texture qui semble de velours. Leur tête est rondouillarde et attachante et peut se confondre avec celle d’un petit chien (si on ne regarde pas le corps). Leur buste est allongé contre les rochers avec leurs deux palmes arrières jointes l’une contre l’autre, ce qui donne l’impression qu’ils s’étirent en permanence. De temps en temps ils font des petits sauts mais sur place, il ne faut pas trop user son énergie ! L’observation est passionnante bien qu’il ne se passe pas grand chose. Nous laissons ensuite une petite trace sur le livre d’or de la cabane avant de poursuivre le tour de la péninsule.
Le troisième site indiqué est le Hvítserkur. Il s’agit d’un grand rocher faisant une double arche émergeant de l’eau. Le rocher est un symbole des forces de la nature ; Les vents et les marées ont sculpté les contours de la roche dégageant ainsi un passage pour la mer. L’eau et la lumière par un effet miroir dédoublent la sculpture et le rendu est vraiment surprenant. De la même manière que le rocher Azure Window qui s’est effondré à malte, celui ci est voué à disparaitre avec la force des vents et l’érosion. Nous sommes d’ailleurs très contents de pouvoir l’observer debout, et de très près.
Alors que nous revenons vers la route numéro 1, nous faisons un léger crochet pour aller voir Borgarvirki. Il s’agirait d’une ancienne forteresse Viking, bien que certains avancent l’hypothèse que ça aurait pu être un corral. Le site offre un joli point de vue sur les alentours mais difficile de s’imaginer le lieu à l’époque Viking. On ne voit qu’une sorte de grande arène naturelle formée par des colonnes de basalte. C’est sympa mais pas sûr que ça vaille le détour pour les gens pressés…
Nous complétons notre boucle en revenant à Hvammstangi pour y passer la nuit au camping.
Objectif du lendemain : Rejoindre la région des fjords de l’ouest.
Jour 52: Premier jour dans les fjords de l’ouest
Nous commençons la journée par la visite de la manufacture de laine Kidka. Alors que nous sommes entrés dans le magasin, Zazou se faufile dans un groupe d’Allemands qui fait la visite des machines. Toutes les salles sont ouvertes et bien qu’il n’y ait pas de personnel, des tisseuses automatiques fonctionnent. Pendant que Tigrou part chercher l’appareil photo, Zazou assiste à une démonstration de découpe de laine. Et au même titre que le groupe de touristes Allemands, nous aurons nous aussi le droit à un petit carré de laine islandaise sur lequel un macareux moine a été tricoté. Un joli souvenir que nous garderons jalousement dans nos bagages pour Toulouse !
Un long chemin nous sépare encore des fjords de l’ouest, il faut se remettre en route. Cette région, boudée par la plupart des touristes -qui font le tour express de la route circulaire- mérite pourtant d’y consacrer plusieurs jours. Notre expérience dans la région nous apprendra que les routes sont sinueuses, montagneuses, souvent en graviers, parfois en mauvais état mais toujours magnifiques ! Attention à bien gérer son approvisionnement en essence car elle n’est pas disponible partout, et il se peut qu’il faille faire de nombreux kilomètres avant d’en trouver.
Nous nous arrêtons pour la pause déjeuner sur un petit parking improvisé avec vue sur un fjord. Il fait presque beau, et il n’y a presque pas de vent : La météo idéale pour étrenner le barbecue miniature que Tigrou a tenu à acheter avant de partir ! Nous sommes déjà bien équipés : nous avons un gros morçeau d’agneau mariné, de plus nous avons en stock une bonne bouteille de vin rouge achetée en Allemagne ! Le charbon quand à lui, a été acheté à prix d’or dans un supermarché de Hvammstangi. Après de nombreuses minutes à lutter pour le faire bien prendre, nous pouvons enfin déguster nos premières grillades islandaises !
Après la longue et reposante pause déjeuner, nous finissons d’arriver à Hólmavík. Nous nous rendons à un point d’information touristique qui se trouve être aussi un café tenu par une Française ! Il y a un camping qui nous intéresse plus au nord, à Drangsnes mais d’après le fascicule de la camping-card il n’est pas inclus pour hier et aujourd’hui à cause d’un festival. Pour la gérante du café, le festival se termine aujourd’hui. Nous décidons d’y aller et d’aviser en fonction. Au pire on fera une nuit en sauvage.
Nous embarquons un auto stoppeur Belge qui ne parle pas français et nous dirigeons vers Drangsnes. Arrivés à l’entrée du village nous tombons nez à nez avec notre premier hot pot naturel islandais. Il s’agit d’un bassin d’eau chaude géothermique, celui ci, bien que fabriqué par l’homme, est alimenté par une source provenant des entrailles du village et se déversant directement dans la mer. L’eau est ainsi renouvelée en permanence. Il y a beaucoup de hots pot en Islande, mais certains sont privés et beaucoup payants. Celui de Drangsnes est gratuit, il a été fait par la communauté et pour la communauté. En fait il y a trois bassins avec des températures différentes, le tout placé au bord de la mer avec une magnifique vue sur le fjord ! De l’autre côté se trouvent des douches (gratuites également). Elles permettent de se laver et de se changer. Même le savon est fourni, c’est dire qu’ils ont pensé à tout ! Malheureusement, lorsque nous passons devant, il y a pas mal de monde et nous décidons d’éventuellement re-passer un peu plus tard.
Près du camping, nous cherchons un responsable mais en vain. Comme d’habitude, ici les campings sont vides et le ou la responsable ne passent qu’une fois de temps à autres. Nous allons donc voir les campeurs, ces derniers nous confirment que le village n’est plus en festival depuis ce jour à midi. C’est parfait pour nous, nous dormirons ici ce soir.
Entre temps, nous décidons de faire un petit tour au nord du village pour aller à la recherche d’un autre hot pot nommé Gvendarlaug. Nous le trouvons derrière un hôtel, mais déception il est marqué qu’il est interdit de s’y baigner. Renseignements pris à l’hôtel, le hot pot datant de 1200 a été classé monument historique, et donc on ne peut plus s’y baigner. Par contre l’eau alimente maintenant une piscine et un hot pot artificiel, le tout pour l’hôtel et payant…
Nous retournons à Drangsnes et Tigrou peut se délasser dans les bassins. Malheureusement pour Zazou, sa blessure au genou l’empêche de se baigner et elle ne peut que contempler le spectacle jalousement. Nous rencontrons un couple de jeunes parisiens avec qui nous discutons pas mal : Baptiste et Sandra. Nous les recroiserons plus tard, mais ça nous le savons pas encore. Nous avons aussi l’occasion d’observer comment les locaux utilisent ces bassin d’eau chaude. Ils se baignent dans les bassins du moins chaud au plus chaud et ensuite se versent un seau d’eau de mer sur la tête, qu’ils vont chercher dans les rochers. Après un bon moment de détente (pour Tigrou) et une bonne bière assise sur un banc (pour Zazou), nous allons passer une nuit bien reposante au camping.
Notre camping offre une splendide vue sur la mer, et pendant que Tigrou bricole sur l’ordi, Zazou prend ses jumelles et s’en va au bord de la falaise. Quelques personnes sont déjà là depuis un moment et elle se demande ce qu’ils observent. Après quelques minutes accrochée à ses jumelles, voici la récompense : plusieurs baleines sont en train de chasser, on devine leurs mouvements sous l’eau, et on peut même de temps à autre voir un bout de leur queue dépasser… C’est un joli spectacle duquel Tigrou n’aura rien vu… encore une fois. Au bout d’une bonne demie heure Tigrou s’en va rejoindre Zazou (chaussé de ses sandales de samouraï absolument pas adaptées au terrain) pour voir ce qu’elle fabrique, mais les baleines ont déjà pris le large ne laissant que quelques oiseaux qui ramassent les restes derrières elles. Il est temps d’aller dormir.
Objectif du lendemain : Aller au bout de la route vers le nord.
Encore de bien belles images et un beau récit ,
Bourriquet semble en forme , par ces routes , pas de crevaisons ?
profitez bien , et surtout , SVP , continuez a nous en faire profiter!
amicalement
Et non, étrangement on n’a pas (encore) crevé. C’est pas faute de lui faire voir des routes pourries pourtant. Il faut croire que le pilote arrive (à peu près) à éviter les obstacles! :-p
Et vous n’avez pas profité de la douche éternelle pour faire votre toilette? Dommage
On y a pensé mais c’était au bord de la route: niveau d’intimité proche de zéro!
Uun maillot de bain et hop. D ailleurs les bains que tu as fait tout seul étaient entre la route et la montagne. Je vous accorde que le cadre etait superbe, dommage que Zazou n’ai pas pu en profiter.
Elle se rattrapera plus tard 😉
Quel voyage ! C’est vraiment magnifique !!
Repose toi bien Zazou, fais attention quand tu descends les collines ma petite cabri <3
Profitez bien, vous nous laissez rêveurs.. bisous !
Contents que le blog te plaise! On espère que ça donnera envie a plein de gens de partir à l’aventure. Le genoux s’est bien remis et nous avons même pu faire des grandes randonnées mais on en dit pas plus la suite aux prochains épisodes! 🙂 Merci pour ton message en tout cas et a bientôt